Il y a un mois, on m’annonçait que j’avais obtenu le permis de conduire. Ce sésame si cher et difficile à obtenir arrivait ainsi dans ma poche. D’abord sous la forme d’un certificat de réussite puis (j’espère dans ma boite aux lettres) sous sa forme papier rose classique. La voiture fut une autre histoire, car du choix (ou du non-choix) cette mini m’a choisie. C’était LA voiture, un coup de foudre. Puis le coup de foudre se transforma trois semaines plus tard en coups de colère car je n’arrivais pas, malgré le permis et l’habitude, à dompter le moteur de la bête. En larmes, avec l’allure chancelante, je sortais de ma première voiture avant l’angoisse au ventre de devoir reprendre le volant… Je perdais complètement les pédales à l’idée de devoir faire une « manoeuvre ». Je la renvoyais au garage en espérant (peut-être ) ne pas la revoir de si tôt . Entre temps, je repris confiance en mes capacités au volant de la grosse voiture de papa. Jeudi, après quatre jours d’observation, je récupérais la voiture… Mais quelque chose avait changé : j’étais calme, apaisée et tout répondait à mes gestes et mes intentions.
Une résistance subsiste toujours autours de la direction en marche arrière, comme si le cerveau s’inversait étrangement. Quand les émotions arrivent en pagaille, les pieds s’emmêlent et le moteur s’emballe dans un vacarme digne d’un débutant (que je suis en fait). Mais le trajet, les mains sur le volant, le choix de tourner à droite, à gauche, de recommencer mon stationnement m’appartiennent. Sortir la clé, ouvrir les portières et jeter mes sacs, puis démarrer au ronronnement … Que c’est bon !
Assumer mes choix et aussi mon statut de novice sont un challenge qui me feront exister comme étant moi-même sans prétention.