Sincèrement, cela faisait trois mois que l’envie m’avait abandonnée. Au lendemain du Semi de Paris, je n’eprouvais plus aucun plaisir, d’ailleurs j’espaçais la fréquence ne courant plus que le dimanche quand je ne trouvais pas une meilleure excuse. Dès que je commençais à courir, je me trouvais toujours un défaut dans ma tenue, dans mes baskets… Bref, la seule raison de boucler mes minuscules objectifs était que je ne voulais pas repartir dans l autre sens, les mauvaises habitudes… Je pensais pouvoir courir au Canada pendant nos vacances, j’avais d’ailleurs mis deux tenues et ma paire de baskets fétiches, mais toutes les plus mauvaises excuses se sont présentées et je suis repartie en France sans avoir couru et avec des poignées de plaisir. Mais voilà, inscrite à deux courses dont l’une au lendemain de notre atterrissage, j’ai vraiment pensé raccroché pour de bon, au vu de la misère et de la souffrance pendant cette « course marrante ».
Inutile de vous dire que pendant la semaine qui m’a séparée de mon officiel 10km, je n’ai jamais mis mes baskets ni couru le moindre kilomètre. Il fallut que je récupère mon dossard pour reprendre une flamme de passion malgré la météo chaleureuse le dimanche suivante. Je décidais donc de me préparer mentalement, et de prévoir des solutions à ma future fièvre courante. C’est donc reposée, rassurée sur le parcours et par mes accessoires anti-chaleur que je démarre avec ma collègue Jessica.
Comme Edith (Piaf) je suis entrainée par la foule, je prends mon allure de 6’35 », une autre coureuse au débardeur orange me tient de guide jusqu’au deuxième kilomètre, je ralentis pour m’asperger d’eau et je la perd de vue. Je cours dans les zones ombragées et je marche sous le soleil qui tape bien. Et enfin le SEUL ravitaillement arrive sur la rue de Rivoli peu avant le 5ème kilomètre mais ma montre me trompe déjà depuis le 3ème. Je bois en marchant et je me douche le dos et la tête à la Vittel (oui ça fait chic !). Un quart d’heure plus tard, en arrivant sur les quais, nouvelle vague de soif et surtout je suis sèche… Je récupère une bouteille d’eau miraculeuse presque pleine et je me douche , je bois à la volée et je repars courir devant les photographes. Les jambes vont bien, mes Peg’ assurent et j’arrive au Tunnel de la mort qui tue (celui des Tuileries ) rempli de CO2 et qui ne finit pas. Je marche tout du long, mais c’est sombre et quelques coureuses sont à terre, j’ai l’impression d’être dans un Battle Royale/Hunger Games qui ne se finit que quand le jour se lève. Et enfin au 8eme kilomètre, le jour nous accueille dans sa chaleur écrasante. Je cours gonflée de courage pour ces deux derniers kilomètres et puis un vieil ennemi revient au galop : le point de côté, ce truc de débutant qui nous fait douter du bienfait du sport. La dernière ligne droite et je franchis la ligne d’arrivée après 1h19m11s. Pas un record, mais pour moi, une bonne course avec de bonnes sensations (et des moins bonnes), pas de douleur dans les jambes ni dans les pieds. Un très beau parcours à 90% et surtout un feu rallumé. Et quel feu… un phénix en baskets !