Never Again… J’accuse !

Hier soir, je commençai un film sur le harcèlement scolaire … je n’ai pas pu en regarder plus car moi aussi, j’ai été la tête de turc, le souffre-douleur, la victime de petites personnes pathétiques dont je ne changerai pas le nom en fin d’article ; je me suis tu trop longtemps. 

Cela a commencé en classe de cours préparatoire à l’école privée Charles Péguy à Montreuil sous Bois, où Sophie M, agée de 6 ans me tapait dessus jusqu’à me faire tomber d’un banc. Cette gamine, de dix centimètres de moins que moi, était déjà à cet âge d’une méchanceté incroyable. Il y a eu ensuite en cour de récré, les Lucie D., Severine C., Solene P. qui faisaient leur manège de garces sous leur sourire d’ange en classe… Le point culminant fut la tentative de noyade à la piscine par Anouchka D., ce fut ma copine Julie H. qui me vengea ce jour là (elle en reparla 30 ans plus tard à ma mère, toujours autant choquée par le geste de cette camarade de classe alors âgée de 8 ans !!). A la cantine, là chef de table Agnès P. me forçait à manger le gras de la viande sous l’œil complice de la pionne Mme G, femme de gendarme…Au collège, nouvelles petites garces, et Bérengère D. me coupa les cheveux en cours de dessin (il fallut une visite chez un dermatologue pour que j’ose avouer à ma mère ce que je subissais). En classe de 4ème, ce fut ma professeure de musique qui donna l’alerte à ma mère qui allait de suite confronter les langues de bois de notre chère institution… Cette année là, on me frappait sur la tête avec une règle en fer dès que je levais la main en cours et les professeurs fermaient les yeux, Valerie M., Cecile Y., Sonia B. ont continué leur jeux d’influence jusqu’au bac !! Ma mère avec certaines surveillantes plus humaines ont essayé d’enrayer le phénomène, mais en classe de 2nde, les menaces étaient plus acides, plus dissuasives et les professeurs de plus en plus aveugles et sourds (la plupart d’entre eux). En première, une autre élève a été encore plus attaquée que moi, la menant à vouloir se mutiler… En terminale, j’avais des amies proches auprès  de qui je me sentais protégée et plus forte ; Marianne A. qui reste une de mes plus proches amies (un peu comme dans Ça de Stephen King) contre les mêmes garces qui avaient pris de la maturité mais dont les notions de bienveillance et de kharma étaient des mots de cours de philosophie… Cette année-là, deux professeurs avaient indéniablement perdu l’esprit (de pédagogie) et tout sens chrétien en me laissant en pâture à mes persécuteurs (deux garçons avaient pris part au jeu Jean-Christophe T. et Arnaud-Elie. D) jusqu’au dernier jour de classe au lycée Henri Matisse (nom different, même mentalité..). Je tiens à préciser que j’étais dans une école privée, au départ sous le sceau de la communauté religieuse de Saint François Xavier et que les pionnes et enseignantes étaient soit des religieuses, soit des dames catéchistes.

Mais je ne tremblais plus, j’avais le droit de mon côté et j’ai lancé à cette professeure de Lettres qui m’avait largement saquée pendant l’année, qu’elle était tout simplement aigrie et méchante et qu’elle ne méritait pas son poste d’éducateur (la professeure de maths avait eu à peu de mots près la même sentence. Cela faisait trois ans qu’elle me collait au tableau tous les lundis matins, me matraquant avec un plaisir non dissimulé que mes incompétences dans sa matière feraient de moi une future incompétente, malgré mon niveau en langues étrangères). Ces professeurs et surveillantes de cour de récré, Mlle R, Mme L, Mme G, étaient les adultes, ceux qui avaient le pouvoir de changer les choses, d’éduquer et de punir ces agissements condamnables ; ces jeunes monstres qui m’ont frappée, menacée, coupé les cheveux, fait vomir de stress le matin. Sujets de mes cauchemars pendant une décennie, ces bourreaux sont devenus une motivation de ne plus jamais avoir peur de qui que ce soit, malgré les menaces, les coups de poignard dans le dos (entre collègues, on ne va pas se priver non plus, surtout quand on est moins éduqué et qu’on se sent menacé par des compétences intellectuelles…). 

Alors oui, à 39 ans, après 12 ans de loyaux services chez Mickey, je suis (toujours presque) en bas de l’échelle mais au moins, je suis fière de mon travail, de mes valeurs, je ne marche sur personne pour arriver et je relève les collègues écrasés sur le chemin. J’avance pas à pas, je contemple de temps en temps le chemin déjà parcouru et je regarde avec confiance vers l’avant.

Je suis libre et je n’ai plus peur…

3 réflexions au sujet de « Never Again… J’accuse ! »

  1. Quelle horreur tu as subi chere Julie Lu. Jamais au grand jamais je n’aurais pu soupçonner une maltraitance aussi crasse. Dans un premier temps je souhaite qu’ils soiet tristes et malheureux et finalement je n’ai rien à faire et aucune seconde à perdre à p enser à ces tristes sires, j’aime mieux penser à toi ma belle amie, à ton bonheur de vivre, à ta bonté, à ton rire contagieux, a ton érudition et j’en passe. Continue a être si belle et a avoir le coeur si grand, tu es un bel exemple de ténacité pour plusieurs dont moi. Xxx Cé

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    1. Chère Celine, tes mots me touchent car j’ai les mêmes pour toi.
      A tous les lecteurs que je ne connais pas ou peut-être, merci de laisser un commentaire ici pour échanger ou peut être vous soulager du même fardeau…

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  2. C’est curieux comme voyage des postes qui finissent par atterrir sur ma page Facebook.

    J’ai vécu 7ans de harcèlement scolaire. Du collège à la terminale. Dans mes souvenirs je ne me rappelle pas de passage à l’acte physique. C’était surtout une mise à l’écart, des violences verbales. Contrairement à vous, j’ai fais un black out total de tous mes « camarades » de classe. Je ne me souviens que des trois ou quatre plus virulents.

    Un jour, quelques années après la terminale, une fille que je n’ai pas reconnu est venue me parler dans le métro. Elle a soulagé sa conscience. Elle s’est excusée. C’était important pour elle.
    Je ne me suis rendue compte que plus tard a quel point ce moment avait été important pour moi.

    Je les avais oublié. Je les considerais avec mepris. Moins que des êtres humains. Vis à vis d’eux mon coeur était sec et indifférent.

    Cette fille m’a ouvert les yeux. Il n’y était pas question de pardon. On pardonne à qui on donne de l’importance. Elle m’a juste fait réaliser qu’ils étaient humains. Ils pouvaient regretter ce qu’ils avaient fais. Ils pouvaient en souffrir. Et ça ce n’est pas une chose que je désir.

    Moi je me suis construite paisiblement. Comme toi sans ecraser les autres. Mais eux ? Certains aujourd’hui encore pense peut être encore à moi avec culpabilité? Cela fait 17 ans. 10 ans de plus que ce que j’ai subi. On a tous notre enfer personnel. Si aujourd’hui je recevais d’autres excuses, je pardonnerai avec bienveillance.

    L’année dernière j’ai croisé une psychologue dans le cadre d’une formation managériale. En parlant du harcèlement elle a dit « il y a un profil de gens harcelé »
    Je suis devenue toute blanche, j’étais très choquée. Je ne voulais pas être mise dans une case comme si j’étais fautive.
    Puis la psychologue a dit, généralement les gens harcelés sont très seins psychologiquement. Ils ont de l’empathie et s’escriment à ne pas blaisser les autres. C’est pourquoi ils sont une cible évidente pour les harceleurs. Il n’y aura pas de reponse violente de leur part.

    La messe est dite. Ok j’avais ce profil. Comme vous. Et finalement nous sommes des adultes épanouies, j’ose dire heureuses. Quand est il des autres?

    Bien cordialement,

    Julie T

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